MONTRÉAL, le 10 mai 2024 /CNW/ - Devant les données
récentes sur l'impact de la crise du logement sur la santé mentale
des personnes qui la vivent, Action Autonomie, le collectif pour la
défense des droits en santé mentale de Montréal et le Réseau d'aide
aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM) joignent
leurs voix pour réclamer du gouvernement du Québec qu'il
reconnaisse le droit fondamental à un logement décent et qu'il
déploie des mesures plus énergiques face à l'actuelle crise du
logement et du manque de lieux d'accueil 24/7 (hébergements et
haltes). Dans ce contexte de manque d'alternatives adaptées et
suffisantes, ils demandent également à la Ville de Montréal un
moratoire sur les démantèlements des campements urbains.
La hausse vertigineuse du coût des loyers, le nombre fulgurant
d'évictions, les conditions de vie difficiles dans des logements
insalubres sont autant de facteurs qui viennent affecter la
sécurité et la santé physique et mentale des personnes qui sont aux
prises avec ces réalités. Plusieurs de ces personnes risquent de
vivre des situations de crise qui entraîneront des hospitalisations
forcées et des prises de médicaments sous la contrainte des
tribunaux. «On sait que le risque d'itinérance est souvent
évoqué par les hôpitaux comme facteur de dangerosité pour justifier
devant le tribunal l'imposition de gardes en
établissement» souligne Jean-François Plouffe, porte-parole
d'Action Autonomie. « L'hospitalisation et la médication forcées
ne règleront pas les problèmes de logement de ces personnes.
Il faut des mesures globales qui contribuent à mettre en œuvre le
droit de toutes et de tous d'être logé•es convenablement »,
ajoute-t-il.
Force est de constater que cette crise du logement ne se règlera
pas à court terme. Il faudra donc non pas accepter mais bien
reconnaître collectivement que les choix politiques des dernières
années font que de plus en plus de personnes sont contraintes à
s'abriter dans le paysage urbain. Or, dans une tente ou sous une
bâche, la survie repose sur l'entraide entre pairs et le partage de
ressources dans les campements. «Les intervenant•es communautaires
en itinérance entretiennent avec les personnes des liens de
confiance et des contacts réguliers. Ils et elles ont l'expertise
requise pour les accompagner et réduire les risques associés au
fait d'habiter la rue », affirme Annie Savage, directrice du RAPSIM. «
Démanteler ces installations a pour effet de replonger tout le
monde dans l'insécurité, l'instabilité et la précarité, avec les
effets qu'on imagine sur leur sécurité et leur santé physique et
mentale », rappelle-t-elle.
Action Autonomie et le RAPSIM sont déterminés à poursuivre la
lutte pour faire reconnaître le droit au logement et permettre à
chacun•e de pouvoir compter sur un logement sain, compatible avec
ses aspirations et sa capacité de payer.
SOURCE Action Autonomie