MONTRÉAL et QUÉBEC,
le 17 sept.
2024 /CNW/ - Étant donné les effets potentiellement
délétères des écrans sur le développement des tout-petits et que
ces appareils ne s'avèrent pas nécessaires au développement de
l'enfant, il faut retarder leur usage le plus possible. Dans son
mémoire présenté à la Commission spéciale sur les impacts des
écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le développement des
jeunes, l'Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
souligne que par surcroît, les adultes ne connaissent pas toujours
les recommandations en la matière.
L'usage des écrans est trop souvent abordé à partir d'analyses
étroites, qui considèrent les conséquences de manière isolée. Il
faut au contraire toujours aborder son impact dans sa globalité, en
tenant compte de plusieurs facteurs et des effets de cumul d'usage
et d'exposition. Le caractère éducatif de certaines applications
mériterait d'ailleurs d'être mieux défini et encadré. « Que
l'exposition au contenu soit pédagogique ou récréative, le temps
alloué peut empiéter sur d'autres habitudes de vie essentielles au
bien-être des jeunes », rappelle le président-directeur
général de l'INSPQ, Pierre-Gerlier Forest.
À la lumière de ces constats, l'INSPQ propose trois grands
objectifs pour guider l'action publique, soit de retarder l'usage
des écrans, réduire le temps et l'exposition, surtout lorsqu'il n'y
a pas de valeur pédagogique ajoutée, et réduire les méfaits des
écrans sur les jeunes du Québec. En conséquence, l'Institut croit
pertinent :
- De baliser l'usage des écrans selon les stades de
développement, en tenant compte des caractéristiques des différents
appareils et plateformes numériques;
- De développer les compétences personnelles et sociales des
jeunes et de leur fournir des leviers renforçant leur capacité
d'agir dans l'environnement numérique;
- D'élaborer et d'adopter des standards de santé et de sécurité
bien adaptés à l'âge des utilisatrices et utilisateurs et couvrant
les différentes plateformes technologiques, incluant les jeux vidéo
et les réseaux sociaux;
- D'améliorer l'encadrement des pratiques de marketing numérique,
incluant les contenus commandités produits par les influenceuses et
influenceurs et l'utilisation par l'industrie de contenus générés
par les internautes sur les réseaux sociaux.
Les nombreux facteurs en cause nécessitent une réflexion pour
des solutions qui ne ciblent pas uniquement les jeunes ou les
parents. La responsabilité et les actions sur ces questions doivent
incomber à l'ensemble de la société. « La transformation
numérique touche plusieurs déterminants de la santé de la
population. Un accès inégal à ses bénéfices ou une exposition plus
ou moins directe à ses désavantages pourraient générer ou renforcer
des inégalités de santé », conclut monsieur Forest.
SOURCE Institut national de santé publique du Québec