Les marchés ont de bonnes raisons de se montrer prudents sur Solvay (SOLB.BT) en ce tout début d'année 2014. En à peine cinq séances, l'action du chimiste franco-belge a dévissé de plus de 5%, ce qui en fait la lanterne rouge du CAC 40.



La valeur n'est pas bon marché pour autant. L'action Solvay cote 18 fois les bénéfices attendus cette année alors que, d'après JPMorgan, elle s'est en moyenne échangée 12,3 fois les bénéfices anticipés depuis le rachat du français Rhodia par le belge Solvay en 2011. Dans une analyse, la banque américaine a également souligné mardi que le titre était mieux valorisé que ses concurrents. Un traitement de faveur largement lié au potentiel de création de valeur attendue à l'horizon 2016 grâce au rapprochement du français et du belge.



Doutes sur la sortie du PVC



Mais la transformation du groupe est une opération complexe. A ce titre, l'année 2014 a commencé par une déconvenue. Le rachat par le brésilien Braskem (BAK, BRKM5.BR) de sa filiale argentine à 70,6% Solvay Indupa (INDU.BA) a été bloqué par le gendarme de la Bourse argentin, au motif qu'elle ne reflète pas pleinement la juste valeur de Solvay Indupa. Braskem a entamé des discussions avec l'autorité des marchés argentine pour trouver un compromis. Mais la visibilité est d'autant plus limitée que le rachat par le brésilien de la filiale de PVC de Solvay doit également obtenir le feu vert des autorités de la concurrence brésiliennes.



Cette déception ravive naturellement les craintes concernant la cession programmée par Solvay de ses activités de PVC en Europe. Solvay et le suisse Ineos ont annoncé en mai dernier leur intention de regrouper leurs activités dans les plastiques en Europe au sein d'une entreprise détenue à parité, dont le groupe franco-belge devrait sortir dans les quatre à six ans. Mais comme la nouvelle entreprise s'octroierait 50% de parts de marché en Europe de l'Ouest, elle fait l'objet d'une enquête approfondie de Bruxelles. Des concessions, comme des cessions d'actifs, ne peuvent être exclues, ce qui limiterait le potentiel de synergies du rapprochement. Bruxelles a jusqu'au 21 mars pour se prononcer.



Des objectifs stratégiques aussi dépendants de la conjoncture



La sortie par Solvay du PVC participe du remodelage en profondeur du portefeuille d'activités du chimiste et des restructurations destinées à lui permettre de dégager un excédent brut d'exploitation récurrent compris entre 2,3 et 2,5 milliards d'euros en 2016, contre 1,65 milliard attendu en 2013. Mais la réalisation de cet objectif dépendra aussi de la conjoncture. C'est principalement en raison de la dégradation de l'économie que Solvay a dû réduire de 20% son objectif d'excédent brut d'exploitation pour 2016 en novembre dernier. De ce point de vue également, la visibilité est d'autant plus limitée que la concurrence menace de s'intensifier sur ses marchés. D'après JPMorgan, plus de 70% des marchés finaux de Solvay sont exposés à une intensification de la concurrence, en raison de la montée en puissance des concurrents asiatiques mais également américains, dans la mesure notamment où ils profitent de coûts moins élevés.



Après un bond d'environ 70% en 2012, dans la foulée de l'annonce du rapprochement avec Rhodia, Solvay a connu un parcours boursier plus cahoteux en 2013, pour ne finalement progresser que d'environ 3%. En ce début d'année 2014, alors que le raffermissement de la conjoncture mondiale demande à être confirmé, le groupe devra convaincre les investisseurs du bon déroulement de ses projets stratégiques pour conserver leur confiance.



-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

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