QUÉBEC, le 8 mai 2024 /CNW/ - La Commissaire à la
santé et au bien-être réitère sa préférence pour le recours au
privé dans le secteur du maintien à domicile lors d'une conférence
à Québec ce matin ; position qui fait sourciller la Confédération
des syndicats nationaux (CSN).
« Ces derniers temps, on constate une ouverture croissante
du gouvernement vers le recours au privé en santé. C'est
inquiétant, surtout quand on sait que Mme Castonguay, qui
devrait être une des gardiennes des principes d'universalité et de
gratuité en santé, emboite le pas au ministère de la santé et des
service sociaux ainsi qu'à la nouvelle agence de Santé
Québec,, explique Caroline
Senneville, présidente de la CSN.
Dans le tome 4 du rapport Bien vieillir chez soi déposé
en janvier, la Commissaire prétend que les Québécoises et les
Québécois seraient prêts à payer pour obtenir des soins à domicile
et prônent principalement le recours au privé. Ces déclarations
sont trompeuses, selon la CSN, puisqu'elles ne se basent que sur
une enquête menée en ligne.
« Mme Castonguay ne peut pas parler au nom des Québécoises
et des Québécois sans avoir mené une consultation digne de ce nom.
Pour vieillir dans la dignité, nos parents, les bâtisseurs du
Québec, devraient tous avoir accès aux mêmes services, et ce, peu
importe leur revenu, peu importe la grosseur de leur bas de laine»,
ajoute Mme Senneville.
Au lieu de normaliser encore plus le recours au privé et à la
sous-traitance, le gouvernement devrait davantage valoriser le rôle
des CLSC et de leurs professionnelles du secteur de l'aide à
domicile, comme les auxiliaires aux services de santé et sociaux
(ASSS), soutient la centrale syndicale. Les investissements publics
dans le soutien à domicile permettent d'ailleurs de désengorger la
première ligne ainsi que nos CHSLD, ajoute la CSN.
« Trop souvent invisibilisées par le gouvernement, ces
femmes font un travail qui permet pourtant de garder des milliers
de Québécois chez eux, tant que leur santé le permet »,
conclut la présidente.
Rappelons que le Québec investit peu en soutien à domicile
comparativement au reste du Canada, et c'est encore pire quand l'on se
compare avec de nombreux pays de l'OCDE. Alors que la population
vieillit, un virage majeur vers un véritable programme universel et
public de prise en charge des personnes vivant des pertes
d'autonomie s'impose.
SOURCE CSN