WENDAKE,
QC, le 24 mai
2024 /CNW/ - L'Assemblée des Premières Nations
Québec-Labrador (APNQL) tient
fermement à dénoncer l'annonce récente de la Gendarmerie royale du
Canada (GRC) d'ajouter une « jupe
à rubans » à son uniforme officiel dans le cadre de ses initiatives
de réconciliation, d'équité, de diversité et d'inclusion.
Le Commissaire de la GRC, Mike
Duheme, a annoncé cette initiative via les réseaux sociaux,
affirmant que la « jupe à rubans », accompagnée de la plume d'aigle
et de l'écharpe métisse, témoigne des valeurs de réconciliation et
de respect de la diversité culturelle. Cependant, cette initiative
a suscité une vague de réactions négatives parmi les peuples
autochtones et sur les réseaux sociaux, qui la considèrent comme
profondément offensante et inappropriée.
Un manque de respect
flagrant
L'APNQL considère cette décision non seulement comme une insulte
à la culture et à l'histoire des peuples autochtones, mais aussi
comme une tentative malavisée et superficielle de répondre aux
injustices historiques et contemporaines commises par la GRC. « La
jupe à rubans, symbole de force, de fierté et de spiritualité pour
les femmes Anishinaabeg, ne peut être réduite à un simple
accessoire de l'uniforme d'une force de police qui a historiquement
opprimé les communautés autochtones », a déclaré le Chef de
l'APNQL, Ghislain Picard.
Ignorer les véritables
enjeux
Cette action de la GRC détourne l'attention des problèmes réels
qui persistent, notamment le rôle de la Gendarmerie dans la
violence historique envers les Premières Nations, et son
implication dans les politiques de colonisation, telles que le
système des pensionnats indiens. « Plutôt que d'introduire des
éléments culturels dans leur uniforme, la GRC devrait concentrer
ses efforts sur des actions concrètes visant à réparer les torts
causés, telles que la mise en œuvre des appels à l'action de la
Commission de vérité et réconciliation et du rapport de l'Enquête
nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et
assassinées », ajoute le Chef Picard.
Consultation et respect : des
actions nécessaires
L'APNQL appelle à une véritable consultation avec les Premières
Nations avant de prendre des décisions symboliques qui concernent
directement leur patrimoine culturel. « Les actions de
réconciliation doivent être guidées par le respect et la
reconnaissance des besoins et des souhaits des peuples autochtones,
et non par des gestes symboliques dépourvus de profondeur et de
compréhension. Cette initiative de la GRC est une appropriation
culturelle inacceptable qui détourne l'attention des véritables
problèmes auxquels sont confrontées nos communautés. La
réconciliation ne peut pas être atteinte par des gestes symboliques
vides de sens, mais par des actions concrètes et un véritable
respect de nos cultures et de notre histoire », de préciser le Chef
Picard.
L'APNQL demande à la GRC de reconsidérer cette décision et
d'adopter des mesures authentiques et significatives pour réparer
les injustices historiques et contemporaines. La véritable
réconciliation nécessite bien plus que des ajustements superficiels
à l'uniforme; elle exige un engagement sincère envers la justice,
la réparation et le respect des cultures autochtones.
À propos de l'APNQL
L'Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador est l'organisme régional politique
qui regroupe les 43 chefs des Premières Nations du Québec et du
Labrador. Pour en savoir plus,
rendez-vous sur son site Web au www.apnql.com.
SOURCE Assemblée des Premières Nations du Québec et du
Labrador