MONTRÉAL, le 13 août 2024 /CNW/ - Agissant pour
affronter la crise des vulnérabilités, la Ville de Montréal
annonce le déploiement de l'Équipe mobile de médiation et
d'intervention sociale (ÉMMIS) sur l'ensemble du territoire de la
métropole, dès 2025.
Cet élargissement de l'offre de services de l'ÉMMIS est rendu
possible grâce à des nouvelles ententes établies avec la Société de
développement social (SDS) et l'organisme Équijustice. Des
discussions sont également en cours avec un troisième organisme
pour étendre les services à la zone du nord-est de l'île de
Montréal, en 2025. Ce nouveau déploiement de l'ÉMMIS découle d'un
financement de 50 M$, provenant à parts égales de la Ville de
Montréal et du ministère de la Sécurité publique du gouvernement du
Québec, jusqu'en 2028.
Notons qu'en 2025, la population ainsi que les commerçantes et
les commerçants pourront profiter d'un nouveau service, en
rejoignant l'ÉMMIS via le Centre de référence du Grand Montréal
(211).
Portrait de l'ÉMMIS dans l'espace public
Constituant une innovation municipale au Québec, l'ÉMMIS est
composée d'intervenantes et d'intervenants sociaux civils de
première ligne, qui agit pour offrir une réponse sociale municipale
immédiate, ponctuelle et non urgente dans l'espace public face à
des enjeux de cohabitation sociale liés au partage de l'espace
public. Elle a été mise en place par la Ville de Montréal sous
forme de projet pilote en 2021 dans l'arrondissement de
Ville-Marie, et ne cesse de
croître depuis.
L'équipe compte actuellement 52 intervenantes et intervenants,
qui sont déployés dans les arrondissements de Ville-Marie, du Plateau-Mont-Royal, de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve
et du Sud-Ouest. Depuis l'hiver 2024, l'ÉMMIS œuvre aussi dans le
métro de Montréal.
L'ÉMMIS répond à des besoins importants, comme en témoignent les
plus récentes données recueillies :
- De 2023 à 2024, l'ÉMMIS est passé de 4 à 9 appels par jour
en moyenne ;
- En 2023, plus de 15 000 interventions ont été réalisées dans
les 4 arrondissements où l'ÉMMIS est présente ;
- En 2023, 15 % des demandes provenaient de la population et des
commerces ;
- 1 075 interventions de l'ÉMMIS ont été réalisées dans le
métro entre février et juin 2024.
L'EMMIS, un service complémentaire au travail
policier
Le SPVM est à l'origine de 30 % des appels de l'ÉMMIS, qui agit
en complémentarité au travail policier. En prenant le relais
d'interventions policières, les membres de l'ÉMMIS permettent aux
services policiers de se concentrer sur les situations criminelles
et urgentes.
L'ÉMMIS appuie aussi le travail des organismes, la moitié des
appels reçus provenant du milieu communautaire. Ce faisant, l'ÉMMIS
aide ces organismes en effectuant surtout du référencement et du
raccompagnement en voiture. Soulignons que l'ÉMMIS n'est toutefois
pas une équipe mixte et qu'elle ne fait pas du travail de rue. À
cet effet, bien qu'elle œuvre directement en première ligne,
l'ÉMMIS n'offre pas des soins de santé ni d'évaluation de l'état de
santé mentale d'une personne.
Citations
« Bien que les pouvoirs d'action de la Ville soient limités pour
répondre à la crise des vulnérabilités, l'ÉMMIS est devenu une
composante essentielle du sentiment de sécurité dans les quartiers
montréalais. La crise du logement, les enjeux de santé mentale,
l'augmentation de l'itinérance, la toxicomanie et le coût de la vie
génèrent des besoins criants qui doivent de plus en plus être
répondus dans la rue et l'espace public. L'ÉMMIS est une innovation
montréalaise qui a fait ses preuves et qui s'impose comme un outil
supplémentaire essentiel, que nous sommes fiers de déployer partout
à Montréal. Il s'agit d'une réponse concrète pour répondre à la
crise des vulnérabilités, qui nécessite des solutions collectives
partagées entre tous les paliers », a déclaré la mairesse de
Montréal, Valérie Plante.
« Le gouvernement du Québec, à travers la stratégie CENTAURE,
investit des sommes importantes pour assurer la sécurité des
Québécois dans la région métropolitaine. L'enveloppe de 25 M$
utilisée pour le déploiement d'ÉMMIS permet à la Ville de Montréal
de lancer et tester une approche innovante sur son territoire. Pour
nous, il est important d'appuyer les municipalités dans le
démarrage et le lancement de ces projets pour qu'elles puissent
ainsi mesurer l'impact sur leurs communautés avant de les
pérenniser à même leurs budgets », a ajouté François Bonnardel,
ministre de la Sécurité publique du Québec et ministre responsable
de la région de l'Estrie.
« En désamorçant les situations de crises dans l'espace public,
l'ÉMMIS fait un travail essentiel, qui passe encore trop souvent
inaperçu. Les équipes continueront d'améliorer leurs pratiques afin
de favoriser la cohabitation sociale dans nos quartiers. Par les
expertises combinées de nos partenaires communautaires, nous
pourrons améliorer et adapter les services offerts dans l'ensemble
des arrondissements. Comme toujours, l'ÉMMIS se déploie avec la
collaboration des membres des écosystèmes locaux déjà présents et
se veut complémentaire à leur travail. À terme, nous espérons
qu'avec les autres actions de la Ville et des autres parties
prenantes, l'ÉMMIS puisse, de plus en plus, jouer un rôle en amont
des situations difficiles », a souligné la responsable de la
diversité et de l'inclusion sociale au comité exécutif de la Ville
de Montréal, Josefina Blanco.
« La Société de développement social est fière de poursuivre son
implication dans le projet ÉMMIS. Depuis 2021, nous avons œuvré
avec la Ville et les partenaires locaux à construire une offre de
service adaptée répondant aux enjeux de cohabitation sociale dans
l'espace public et dans le métro montréalais. La présence de nos
intervenantes et de nos intervenants augmente le sentiment de
sécurité et offre des occasions à des personnes en situation de
vulnérabilité d'être mises en relation avec des ressources adaptées
à leurs besoins. Nous sommes plus qu'enthousiastes à l'idée de
poursuivre nos actions avec les nouveaux organismes porteurs de
l'EMMIS et à étendre nos services dans d'autres arrondissements »,
a affirmé Vincent Morel, directeur
de l'ÉMMIS pour la Société de développement social.
« Équijustice est une organisation spécialisée en justice
réparatrice et en médiation depuis près de 40 ans. Fidèles à
notre esprit de collaboration, nous aspirons à travailler
étroitement avec toutes les organisations qui sont préoccupées par
les défis du vivre-ensemble. C'est pourquoi il nous fait
plaisir de joindre nos efforts à ceux de nos partenaires pour
offrir à la population de Montréal des alternatives à la gestion
des situations problématiques qui surviennent dans le partage de
l'espace public. Nous sommes convaincus qu'il est possible de
mettre en place des espaces d'échanges respectueux, où chacun
peut être entendu, et ensemble participer au développement d'une
société plus équitable », a souligné Luc Simard, directeur de la médiation sociale,
Équijustice.
« Je tiens à remercier la Ville de Montréal d'intégrer le 211 au
déploiement du projet ÉMMIS. Il s'agit d'une évolution
significative pour notre service qui assurera une répartition
efficace des appels liés aux enjeux de cohabitation sociale, 24
heures sur 24. Le partenariat est naturel puisque le 211 possède
une expertise en information et référence ainsi qu'un ancrage
important dans les milieux communautaires et les services sociaux,
permettant de diriger les personnes vulnérables vers des ressources
pouvant les aider à sortir d'une situation difficile. Nous avons
hâte de débuter cette collaboration avec l'ensemble des partenaires
impliqués », a soutenu Heather
Jonhston, directrice générale, Centre de référence du Grand
Montréal.
SOURCE Ville de Montréal - Cabinet de la mairesse et du comité
exécutif